Francilien de naissance, Azuréen d’adoption, Ligérien de cœur.

A Gauche de la Gauche. Toutes les inepties de ce système remontent au Capitalisme.

Aime la technologie, n’aime pas le progrès.

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    15 days ago

    Il faut déjà répondre à plusieurs questions.

    Déjà, quel problème on veut résoudre ? En France métro il y a des bureaux de vote juste partout sur le territoire, tu n’as pas besoin de faire 36km pour y aller. A moins que t’aies pas fait les démarches pour changer de bureau de vote, mais bon à un moment t’es adulte quoi.

    Un autre problème à résoudre peut être le temps disponible. Ya pas besoin de beaucoup, mais ça peut être suffisant pour que certaines personnes ne puissent pas venir (c’est peut-être près de ton domicile mais loin de ton lieu de travail, et pas de bol tu bosses le dimanche). Là c’est plus un souci d’organisation du travail et de la vie sociale qui nécessite qu’on se penche dessus. On pourrait par exemple fériériser un jour de vote.

    Le vote, pour qu’il continue d’être fiable, a besoin de 2 choses: être sûr que tu as voté (ou pas voté), et ne pas pouvoir lier ton identité et ton vote. C’est physiquement impossible de le faire avec le numérique, il ne peut y avoir que des promesses et garanties mais elles ne valent pas plus que la confiance en les prestataires techniques (et pas besoin de rappeler qu’elle est relativement faible pour être poli).

    Du coup, non, le vote électronique n’est pas la solution. [D’ailleurs le vote en général pour des représentants à cette échelle n’est pas la solution non plus mais c’est un autre débat]

    @france




  • Macron n’est pas un politicien quelconque, c’est d’abord et avant tout un bon petit soldat du capital. Il passe son temps à faire des alliances et à prendre des mesures qui ne vont que dans le sens de la bourgeoisie.

    Historiquement le capital a toujours été partant pour inviter le fascisme dans sa cour, parce qu’il ne remet pas en question son modèle (l’exploitation de la majorité au profit de la minorité), au contraire même. C’est arrivé à plusieurs périodes qui étaient tendues pour la bourgeoisie, parce que la gronde populaire était de plus en plus forte et il y avait donc besoin de contre-révolutions.

    La contestation du pouvoir bourgeois devenant de plus en plus forte, Macron a fait ce qui a toujours été prévu: appeler l’extrême-droite en renfort. Ca veut dire mettre en places ses mesures pour qu’une fois au pouvoir ça paraisse moins choquant, et maintenant les amener directement au pouvoir.



  • - les caisses sont pas vides par hasard, elles sont vides parce que l’État choisit, depuis plusieurs décennies, de donner de plus en plus d’argent aux entreprises privées et aux plus riches. C’est un choix assumé

    - pendant que les caisses sont vides, l’État arrose la police. On n’a pas vraiment le choix de faire quoi que ce soit

    - je comprends le concept d’attendre un remboursement quand tu aides quelqu’un. Faut m’expliquer parce que je bute. Si quelqu’un n’a pas d’argent et que tu lui en donnes, je comprends pas l’idée qui voudrait qu’iel doive te rembourser. C’est pas aider ça, c’est mettre encore plus dans la mouise: la personne a besoin d’argent pour acheter à manger, pas pour investir à 10% et te rendre ta somme initiale. Si elle a dépensé le peu qu’elle a pour survivre et qu’elle te doit encore de l’argent, tu peux sérieusement te sentir bien en te disant que tu as fait une bonne chose ?


  • > Ça n’a juste aucun rapport avec le soutien ou non à l’Ukraine, ses modalités ou l’appartenance à l’OTAN.

    J’ai ptet pas été clair mais je ne remets absolument pas ça en question (l’appartenance à l’OTAN est un autre sujet, mais pas ce dont je voulais parler)

    > Et on ne fait pas payer l’Ukraine, (c’est dans une autre conversation que je le détaille?) La plupart des fournitures militaires sont données, les prêts visent les dépenses de fonctionnement/reconstruction de l’Ukraine et seront repayés par la Russie, de gré ou de force via les avoirs gelés.

    Ca m’embête un peu parce que ça ne fait que déplacer le problème, mais c’est moins pire que ce que j’avais en tête au début


  • Sans aller jusqu’aux collectifs autogérés, un État a la possibilité de nationaliser n’importe quelle industrie s’il le souhaite, et c’est surtout à ça que je pensais: une sorte de “service public de l’armement” (oui c’est bizarre, mais c’est pas si déconnant)

    > Je sais aussi un truc, c’est que c’est pas le modèle poutinien qui va promouvoir une société libérée de toute coercion et que plus vite on calme cette puissance impérialiste, plus vite on peut passer à autre chose.

    On est bien d’accord, mon point n’est pas de dire qu’il ne faut pas aider l’Ukraine, mais au contraire que l’aider concrètement c’est ne pas la faire payer. Je parle même pas d’une société socialisée, mais d’une dans lequel les États sont tout-puissants et décident ce qu’ils veulent, c’est à dire le monde actuel.


  • @keepthepace

    > pourquoi on donnerait alors qu’on peut faire payer l’ennemi? Explication toute fraiche d’aujourd’hui

    Je tiens à rappeler que l’ennemi c’est l’État russe, pas les russes. Je trouve ça assez rigolo de dire, explicitement, que tout l’Occident considère bien que l’État et les milliardaires ne font qu’un.

    Comme tu le dis après ça ne résout que partiellement le problème, l’Ukraine ne rembourse pas tout mais les industriels se frottent les mains, et c’est également un problème. Tu dis que de toute façon ils se feront de l’argent, c’est faux: l’État a toute latitude pour décider combien ces entreprises seront taxées, si elles seront taxées. Ya pas de raison que les industriels profitent de cette guerre alors qu’il y a tellement de problèmes à régler.






  • C’est triste d’en être encore là, mais pour donner des précisions:

    Non, on ne te demande pas ton avis. On te dit d’apdiquer ton pouvoir aux mains d’un.e autre qui peut faire ce qu’iel veut, en ton nom, même si ça n’a rien à voir avec ton avis.

    Non, le vote n’est pas la seule manière de s’impliquer, loin de là. N’importe quelle analyse te montrera d’ailleurs que les votes ne font que montrer la situation instantanée du rapport de forces entre tout ce qu’il se passe en dehors des élections, fait entre autres par les organisations de la société civile. C’est pas en votant que les femmes ont eu le droit de vote.

    La démocratie représentative c’est de la merde, on peut prendre 5 minutes pour y participer mais si on veut vraiment que les choses changent il faut arrêter de l’idéaliser et faire des vrais trucs utiles.


  • Et bah on n’a pas la même manière de faire de la politique alors, et c’est pas grave (et surtout pas incompatible) :)

    Je considère que l’objectif n’est pas les élections, et que s’il y a bien une chose que l’on doit garder de l’histoire politique des derniers X siècles c’est qu’il ne suffit pas de mettre un bourgeois/facho face à ses contradictions pour convaincre; la domination n’est pas rationnelle, elle se fait sur les sentiments, sur la figure de la personne, sur les émotions.

    Paradoxalement une Manon Aubry qui met Bardella KO dans un octogone ça aura plus de chances de convaincre.

    @france


  • Il y a eu l’usage du mot résistance parce que ce n’est pas que le Hamas qui a attaqué, et ce ne sont pas que des civils qui ont été visés.

    Ce que tu dis n’est pas vrai, peu importe ce que fait LFI iels se font taper dessus, jour après jour, situation après situation. En permanence. Et quand c’est un parti de droite ou d’extrême-droite qui dit un truc horrible il n’est pas autant inaudible ni caricaturé.

    La politique c’est pas juste de plaire au plus grand nombre, c’est faire une analyse construite de la situation et en parler. C’est pour ça qu’il y a un sens à ne pas aller sur CNews par exemple, ou à utiliser d’autres médias qui ne sont pas frontalement opposés au parti pour s’exprimer.

    LFI est inaudible dans les médias capitalistes, mais tout à fait audible dans des médias moins bourgeois; si tu ne les entends pas il faut aussi remettre en question tes sources.

    @france


  • Non mais faut arrêter, ne pas dire terrorisme c’est pas faire de la bienveillance envers le hamas. Les événements ont été condamnés dès le premier jour, et l’appellation “crime de guerre” a été préférée *parce qu’on peut en faire quelque chose*. C’est pas qu’une question d’humanité. Dire terrorisme ne résoudra rien, au contraire ça ne fait que limiter nos réponses et se laisser guider par l’émotion de l’instant. Et ne pas le dire n’enlève rien à sa condamnation.

    @france


  • Et l’aile gauche de la macronie ?

    Certes, il y a les questions sociétales, qui peuvent faire couiner les plus délicats des (extrême-) centristes (alias l’«aile gauche de la macronie», entité fantomatique), rebutés par les pulsions xénophobes, religieuses et plébéiennes (Hanouna) de l’extrême droite mais, en cas de second tour Le Pen-Mélenchon, le cœur balancera, et pas forcément à gauche. Les libéraux-autoritaires de 2017 (l’alliance Le Maire-Benalla) ont toujours été de droite, mais leur dérive vers l’extrême droite est, comme en témoignent le vote de la loi immigration et le pacte de non-agression Macron-Bolloré scellé à l’automne, plus rapide et plus inquiétante que ne le laissaient redouter des précédents historiques comme le virage à droite du Parti radical en 1938 (bien rappelé par Michaël Foessel dans son si intelligent Récidive) ou le hara-kiri deslibéraux-conservateurs allemands à l’automne 1932, qui ont installé les nazis au pouvoir.

    Parmi eux, Alfred Hugenberg : ce financier, devenu magnat de l’industrie minière, était un passionné de médias et se mit à investir dans la presse, le cinéma et la radio, créant le type de l’industriel de l’information que les Berlusconi et Bolloré allaient ensuite incarner. Animé d’une foi pangermaniste et raciste missionnaire, il inonda la presse nationale et régionale, mais aussi les films et les actualités cinématographiques de cet ethnonationalisme que les nazis partageaient. Il en fut récompensé en étant nommé ministre de l’Economie du cabinet Hitler, le 30 janvier 1933 dont, cannibalisé, il démissionna six mois plus tard. Il dut alors céder son empire médiatique à ses encombrants amis et se résigna à couler, jusqu’en 1945, de douces années à faire ce que ses amis d’extrême-centre et lui faisaient au fond de mieux : de l’argent.

    @france


  • Quand l’argent s’achète sa prophétie autoréalisatrice

    Ce modèle économique a tout pour séduire le milliardaire propriétaire local, soucieux de répandre à moindres frais des idées, des mots et une grammaire politique propres à satisfaire ses objectifs – destruction de l’Etat-providence par la poursuite inconsidérée d’une politique fiscale et sociale inepte (Drahi, Saadé, à l’extrême centre), ou croisade culturelle et religieuse (Bolloré,extrême droite). L’argent s’achète ainsi sa prophétie autoréalisatrice : la France est de droite, puisqu’on ne cesse de vous le répéter.

    Ce n’est pas vraiment ce que montrent d’autres enquêtes, comme celles menées par Libération depuis le premier confinement et, plus récemment, par les Echos, quotidien au bolchevisme très tempéré, ou les études qualitatives du Cevipof et de la Fondation Jean-Jaurès : des «valeurs» comme le partage, la solidarité et l’égalité apparaissent singulièrement plus populaires que la guerre darwinienne de «ceux qui ont réussi» (les héritiers, en gros) contre «ceux qui ne sont rien» et autres enfantillages macrono-lepénistes. Bizarrement, ce ne sont pas ces résultats-là qui font la une des médias d’extrême centre – droite, de plus en plus à l’unisson : d’une part, concurrence oblige, BFM se met dans la roue de CNews et, d’autre part, tout le XXe siècle en témoigne, le centre file toujours à droite, car l’ennemi est le même (le
    communiste jadis, l’écoterroriste, le zadiste et le décroissant aujourd’hui) et la vision du monde (sociale darwinienne, productiviste, extractiviste, technosolutionniste –, bref, capitaliste à tous crins) est, dans l’essentiel, partagée.

    @france


  • Mais puisque l’on n’arrête pas de vous le répéter, la France se droitise, par Johann Chapoutot

    C’est au nom du «pragmatisme», son marqueur supposé, que le «nouveau monde» de 2017 glisse sans fin vers la droite, car c’est bien la France, argue-t-on, qui se droitise. La preuve, CNews et BFM le disent, des chaînes branchées en permanence dans des cabinets ministériels, soucieux, par là, de «sentir» le pays. Peut-on sérieusement considérer une matinale bolloréenne comme un reflet du «pays réel», expression de Maurras reprise par Macron ? Un brin de sociologie révèle, avec Bourdieu, que «l’opinion publique n’existe pas» : les «sondages» n’explorent que les obsessions de leurs commanditaires qui inscrivent, en définissant les questions et les réponses, tel thème ou tel «débat» à l’agenda médiatique et politique.

    Il existe bel et bien une «fabrique de l’opinion», comme le montrent les travaux de Patrick Champagne et de Loïc Blondiaux, les chaînes dites d’information en continu n’étant que les caisses de résonance de cette vox populi hâtivement construite. Grosses caisses, car le travail de journalisme (enquête, reportage, croisement des sources pour l’établissement scrupuleux des faits) y est liquidé au profit d’un plateau d’intervenants avariés – toutologues impénitents, éditorialistes immarcescibles (la séquence qui oppose Michaël Zemmour, un universitaire qui travaille et sait de quoi il parle, à FOG [Franz-Olivier Giesbert], est devenue iconique), personnalités sur le retour trop heureuses de bavasser avec l’animateur pour meubler du temps d’antenne et proposer une version cathodique du bistro, avec ses approximations péremptoires et son avachissement permanent – plateau qui ne coûte quasiment rien par rapport à un réel travail de presse.